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Basilique Saint-Mathurin de Larchant - Avril 2013

Basilique Saint-Mathurin de Larchant (Seine-et-Marne)

Dimanche 7 avril 2013. Après un petit tour à Château-Landon, direction la Basilique Saint-Mathurin de Larchant***. Impossible de dissocier l'histoire de ce joyaux de l’architecture gothique d’Île-de-France de l'histoire du lieu où ce monument a été bâti, ni encore moins de celle de Saint-Mathurin.

Un peu d'histoire donc. Le site est un lieu mystique qui a inspiré pendant des siècles la foi des hommes qui l’habitaient, avant même d’être un haut lieu de la spiritualité chrétienne. Il existait certainement sur ce site gaulois, un sanctuaire dédié au culte de l’eau. On peut dater la destruction et l’abandon du sanctuaire de Larchant entre 350 et 378.

La légende fait naître Saint Mathurin à Larchant, à la fin du IIIe siècle. Un manuscrit du Xe siècle donne le récit légendaire de sa vie. Mathurin fut ordonné prêtre à l’âge de vingt ans. Rome fut frappée de maux divers et la fille de l’empereur Maximien Hercule fut tourmentée par le démon qui, lui-même, se mit à crier qu’il fallait faire venir de Gaule, pour le chasser, un serviteur du Christ nommé Mathurin. Arrivé à Rome, Mathurin guérit les malades qui s’étaient porté à sa rencontre et sauva la fille de l’empereur, Théodora. Il resta trois ans à Rome, accomplissant de nombreux miracles et y mourut en demandant que son corps fut ramené dans son village natal. L’empereur ordonna que le corps de Mathurin soit ramené à Larchant. Sur son tombeau, de nombreux miracles se produisirent et cela fut à l’origine d’un pèlerinage très important au Moyen Âge. L’apogée du pèlerinage culmina vers la fin du Moyen Âge. On venait demander l’intercession de saint Mathurin pour la guérison des fous et des possédés. Plusieurs rois vinrent en pèlerinage à Larchant : Charles IV en 1325, Louis XI en 1467, Charles VIII en 1486, François 1er en 1519 et 1541, Henri II en 1551, Henri III en 1587 et Henri IV en 1599. Le pèlerinage disparut après la Révolution.

Après ce bref rappel historique, place à la visite des lieux. Les travaux de la basilique durèrent un peu plus de trois siècles, de la fin du XIIe au début du XVIe siècle. Les dimensions de l’édifice sont impressionnantes. Longueur intérieure totale : 57 m, longueur du transept : 29 m, hauteur des voûtes : 18 m, hauteur de la tour : 50 m. On décida de construire la grande tour-clocher dès le début du XIIIe siècle mais son édification ne se termina qu’au XVe siècle. Le rez-de-chaussée de la tour est un porche ouvert sur trois côtés. Il est formé d’énormes piliers supportant les arcs de la voûte, aujourd’hui disparue. Au-dessus s’élèvent les trois étages de la tour. Les deux façades nord et est sont intactes, celle de l’ouest est ruinée et celle du sud s’est complètement effondrée.

Sous le porche s’ouvre le portail du Jugement dernier, qui présente des analogies avec des portails de Notre-Dame de Paris. Quelle merveille ! On en reste bouche bée. Placé au centre du tympan, le Christ en majesté est entouré de la Vierge et de saint Jean, ainsi que d'anges et de saints. Gravement endommagé par l'incendie de 1490, il est remanié au XVIe siècle. Le thème de la résurrection des morts remplace une partie des scènes du calendrier, entre les mois d'avril et de septembre. La date de 1555, gravée au-dessus de l'une des ouvertures, correspond à la fin des travaux. Le tympan proprement dit, très dégradé, est conservé à l'intérieur de l'église, sous le grand crucifix, tandis qu'une reproduction a été placée sur le portail.

La visite de l'intérieur de la basilique, maintenant. On pénètre dans l’église par les portes latérales du transept. Le chœur est composé d’une seule travée, dans le prolongement de l’abside sur un plan semi-circulaire. L’intérieur était éclairé à l’origine par deux rangs de hautes et larges baies, encadrées d’archivoltes moulurées retombant sur des colonnettes. Les façades du transept sont éclairées chacune par un triplet de hautes fenêtres. Au XVe siècle, on édifia la chapelle de la Vierge et la sacristie. La chapelle de la Vierge, de plan polygonal, présente de hautes fenêtres ornées de gâbles qui supportaient autrefois des statues. La présence de pinacles ornés et de gargouilles montrent que l’on a quitté la sobriété du premier gothique qui caractérise l’abside. La nef s’ouvre par un portail, maintenant très abîmé, qui constituait l’entrée primitive de l’église, avant l’édification de la grande tour.

Cette église eut à subir de nombreuses vicissitudes au cours de siècles, dégâts des troupes armées, ouragans, tempêtes. Des dégradations irrémédiables eurent lieu durant les guerres de religion. Le chevalier du Boulay pilla les reliques en octobre 1567 et le comte de Montgomery incendia l’église et le village en 1568. Le désastre final intervint le 25 septembre 1675, par l’écroulement du pilier nord-ouest de la grande tour, qui entraîna la ruine d’une partie de la nef.

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 

 
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